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Le Voyage Immobile

Maurice Chaudière

Quand le prix du pétrole se met à flamber,  on se prend à rêver d’autres torchères, comme de gisements verts, où le colza, génétiquement modifié, s’annexant les terres fertiles, viendrait lubrifier l’économie mondiale !

Pour répondre à  la fringale de développement qui nous fait courir de mirage en mirage et de colonisation en délocalisation, il faut se déplacer et rouler, rouler, brûler les étapes pour gagner de vitesse une inflation galopante. Dans un labyrinthe obscur où la circulation des personnes et des biens tourne à la confusion, il n’y a d’autre issue que dans l’accélération. Il faut donc rouler, et brûler… brûler ? comme si nous étions tenus d’entrer en compétition avec celui qui  ne fait que ça, brûler:  le Soleil, ce mâle impénitent qui crache sans vergogne l’énergie dont il est fait.

Or, si chacun cessait désormais de courir pour dépasser son ombre, tout rentrerait dans l’ordre. On n’aurait plus qu’à vivre de soi, dans la proximité du Présent. Tout projet d’agglomération en deviendrait suspect comme tous les modes de transport qui l’alimentent et le cautionnent. Il faudrait regarder sous ses pas pour  tenter de savoir où l’on va…  et tourner en rond sans doute, mais avec la curiosité du Milieu.

Alors s’ordonnerait en cernes concentriques l’exploration de la pénurie .

On finirait peut-être par admettre que la Vie s’accommode de peu, et que les matériaux dont s’agrège l’Espace pour retenir le  Temps, ne sont qu’illusions. Il suffirait  de renoncer à l’exotisme de la Culture pour reconnaître sur place, dans l’intimité du besoin, le confort d’une Nature qui n’attendait que notre renoncement  pour nous convaincre d’opulence.

Ce serait, dans son nid, consentir à l’incubation du Futur, à seule fin de l’y voir éclore. Car, que cherche-t-on sinon éclore,  pour naître et renaître indéfiniment ?

Telle est du moins le mythe qui nous hante…  vaisseau d’argile neuve, offerte aux songes, comme aux spirales impulsives de l’eau.

Berrias,  le 7 Juillet 2008