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Coton Bt: les faits derrière le battage publicitaire

un article de GRAIN (Genetic Resources Action International)

GRAIN est une organisation non gouvernementale internationale (ONG) dont le but est de promouvoir la gestion et l'utilisation durables de la biodiversité agricole fondées sur le contrôle exercé par les populations sur les ressources génétiques et les connaissances locales.


Accès à l'article complet de GRAIN

Cela fait maintenant plus de dix ans que le coton génétiquement modifié Bt est commercialisé. Il a été depuis introduit et testé dans plus de vingt pays. Sa culture est un succès évident pour Monsanto, la principale entreprise de coton Bt. Mais qu'est que cela a signifié pour les agriculteurs? On peut avoir aujourd'hui une vision plus claire de ce qui se passe dans les fermes dans de nombreux pays à travers le monde.

Début novembre 2006, l'Institut national de recherche agricole du Burkina Faso a invité un groupe de journalistes, de scientifiques et d'agriculteurs sur un site d'essais de coton Bt dans la ville de Boni. On leur a montré deux petites parcelles de terre sur une ferme appartenant à Sofitex, la plus grosse entreprise cotonnière du pays. Sur l'une était planté du coton génétiquement modifié Bt et sur l'autre une variété conventionnelle. Il n'était pas difficile de voir la différence: le champs de coton Bt avait une meilleure production et il avait subi moins de dommages dus aux insectes, alors que, d'après les chercheurs, le coton Bt n'avait été traité que deux fois avec un pesticide alors que le coton conventionnel l'avait été six fois.

La démonstration était suffisante pour convaincre un grand nombre d'agriculteurs présents. "Je pense que nous pouvons maintenant nous lancer dans la culture du coton Bt, vu le résultat des expérimentations à Boni," a déclaré Sessouma Amadou, un cultivateur de coton de la région de Kénédougou. "Maintenant, mon souci, c'est de savoir comment me procurer les semences, et à un bon prix. Les premiers résultats de ces petits essais en champs ont aussi été suffisamment convaincants pour le gouvernement du Burkina, qui a saisi l'occasion pour déclarer à la presse qu'il avait l'intention d'avancer dans la commercialisation du coton Bt pour la saison suivante, deux ans avant de terminer les recherches en biosécurité programmées[1].

Un mois plus tôt, dans une autre partie du pays, les champs de coton d'un projet très différent – visant à réduire l'usage des pesticides – étaient aussi présentés, bien que suscitant moins d'attention de la part du gouvernement et des médias. Les agriculteurs y montraient les résultats de la seconde année d'un programme intégré de contrôle des insectes, basé sur un modèle de ferme-école, où les agriculteurs ont développé des pratiques de contrôle des insectes en partageant les connaissances et en utilisant les moyens locaux. Et dans le cas présenté, les agriculteurs avaient complètement éliminé le recours aux pesticides chimiques dans leurs champs de coton sans réduire leurs rendements. [2] Dans le Mali voisin, les agriculteurs ont obtenu les mêmes succès, avec leur programme, intitulé Projet de Gestion Intégrée de la Production et des Déprédateurs – GIPD, qui en est maintenant à sa quatrième année. Lors de la saison 2006, 1140 cultivateurs ont participé au programme. Leur production moyenne fut nettement supérieure à celle des cultivateurs de la même région utilisant des pesticides conventionnels (1240 kilos par hectare contre 1020 kilos), alors que les agriculteurs du GIPD n'avaient pas utilisé de pesticides chimiques. [3] Un agronome du Bénin qui a visité les champs au Mali pendant la saison 2005-6 a déclaré: "C'est presque impossible de croire ce que nous avons vu. Des champs épargnés par les insectes, avec des plants de coton pleins de capsules intactes; on avait l'impression d'être dans des champs traités avec des pesticides." ...

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